L'Accomplissement by Charlène Gros-Piron

Auteur:Charlène Gros-Piron [Gros-Piron, Charlène]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantastique
Publié: 2016-11-06T23:00:00+00:00

Je ne me réveillai que plusieurs heures plus tard avec un mal de crâne si puissant que j’en vins à me demander comment je n’en étais pas encore morte.

Mes paupières s’ouvrirent et je vis des étoiles danser. Le reste se perdit dans un flou horrible. Je n’eus pas le réflexe de jurer, même mentalement. Je gémis en refermant les yeux, nauséeuse.

– Ah, enfin…, soupira Sébastian, près de moi.

– Chuuuut… ma tête…, gémis-je en me tournant pour lui montrer le dos.

– Ça t’apprendra à essayer de la jouer solo, mon ange, murmura-t-il en se relevant afin de me surplomber pour me regarder par-dessus mon épaule.

– Pas besoin de morale…, grommelai-je en me rendant compte de l’étendue de mon mal de tête. Silence.

– Tu aurais pu y passer, me reprocha-t-il en posant son menton sur mon épaule.

– Encore, constatai-je d’une voix morne. Silence.

– Il aurait pu t’emmener.

– Je sais, le rembarrai-je sans façon. Silence.

– Je crois que je vais encore te parler un peu. Comme ça, la prochaine fois…

– Pas de prochaine. Pour la dernière fois, silence.

– Non, refusa-t-il, déterminé. Discutons un peu.

– Ouh ! m’exclamai-je, une barre en travers du front, me retournant pour lui faire face, exaspérée et deux fois plus nauséeuse. C’est quelle syllabe dans « silence » que tu ne comprends pas ?

– Pardon, mon ange, gloussa-t-il pour masquer son inquiétude. Graziella m’avait demandé de te mettre en rogne pour voir si tu allais bien.

Disons plutôt qu’elle avait voulu me faire payer mon imprudence en masquant ça sous un prétexte médical. Fourbe un jour, fourbe toujours…

– Sadique de…, pestai-je avant de gémir et de me laisser retomber sur le lit en fermant les paupières une nouvelle fois.

– Chut.

– Tu… te fous de moi ? marmonnai-je en me retournant pour lui montrer une nouvelle fois le dos.

– Oui, admit-il. Alors… silence.

– Tais-toi !

– Je t’aime.

– Moi aussi. Silence.

Je le sentis se blottir contre moi et je tâchai de ralentir ma respiration. Son contact, loin de me révulser comme celui du traître, m’apaisait, sans pour autant faire disparaître la sensation désastreuse de nausée. Mon corps finit par se détendre alors qu’il m’entourait de sa chaleur et de sa présence, et je pus prendre encore un peu de repos.

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